Dans cet hotel particulier du XIXèmes siècle, on peut admirer les oeuvres et l’évolution artistique de Jean-Jacques Henner.
Dans ce XVIIè arrondissement de Paris, dessiné par Haussman, cet hôtel bâti pour un peintre en 1878, devint la propriété du portraitiste Guillaume Dubuffé.
Conformément au voeu de son oncle, Madame Jules Henner acquit cet hôtel en 1921.
Aménagé, surélevé, transformé en Musée, il fut inauguré le 7 mars 1924 par Léon Bérard, Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts et devint Musée National en 1943.
Il présente une collection de 520 toiles de 1000 dessins répartis en 7 salles. Celles-ci bénéficient de l’atmosphère familiale recréée par les meubles, teintures, tapis et objets personnels ornant l’appartement et l’atelier de J.J Henner, Rue la Bruyère et Place Pigalle.
Hors les toiles de Salon rachetées par la famille, de legs ou de dons, s’ajoutent portraits et compositions avec paysages et natures mortes, issus des ateliers du peintre ou des collections de ses neveux et nièces. Pour beaucoup ils sont accompagnés de dessins, d’esquisses et d’études qui, de la « Première idée » à « l’Oeuvre définitive » s’offrent rarement à l’appétit d’amateurs. Des agendas et carnets de croquis complètent ces informations sur ses pensées et sa technique.
De ses premières oeuvres et impressions nées dans sa famille à Bernwiller, aux dessins du Collège d’Altkirch, de l’Ecole des Beaux Arts à Strasbourg à celle de Paris, puis à la Villa Médicis où le Premier Grand Prix de Rome lui permit de séjourner 5 ans, jusqu’à sa dernière toile restée inachevée à sa mort en 1905, c’est toute une vie d’artiste dont nous suivons l’évolution.
La pensée de l’auteur
En Alsace, évoquant la vie familiale, Henner dira : « Mon professeur fût ma mère dans l’Art des ombres lumineuses et des mystérieuses images ».
Il est sensible aux crépuscules d’été, à la poésie de ces terres que la lumière abandonne, « alors la nature est sombre, les arbres noirs et blanc, le corps des baigneurs près des étangs ». Cette image le marqua, elle nous vaudra cette suite de Naïades, Idylle, Eglogue, et Source. Joie de vivre avant le guerre de 1870 que J.J Henner chargera ensuite de l’indéfinissable nostalgie d’un pays perdu.
Ces sentiments qu’évoqueront après ce « Elle attend » éloquent portrait d’une jeune Alsacienne, toile offerte à Gambetta en hommage à son héroïque défense de la France, ces Martyrs, Solitude, Nymphe pleurant, Madeleine, Saint-Sébastien, le Bon Samaritain et surtout Andromède attaché au rocher attendant sa délivrance.
Epris de liberté, trouvant son inspiration dans ce qui l’entoure, Henner s’accorda mal au conformisme qu’imposaient les écoles des Beaux Arts de Strasbourg et de Paris, et l’on peut dire que c’est au Louvre ou dans les musées qu’Henner trouvera l’enseignement lui convenant parfaitement.
Respectueux du sujet, sans en être esclave, il idéalise tout ce qu’il peint, mais c’est par le Grand Chemin du réalisme qu’il est arrivé à cette expression de sérénité et de grandeur, qui en fait, entre tous, un peintre exceptionnel.
Adresse : 43 Avenue de Villiers 75017 Paris
Téléphone : 01 83 62 56 17
Pour s’y rendre :
- Métro ligne 3 : Malesherbes
- Bus : 30, 31, 94
Horaires :
- Ouvert tous les jours de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00.
- Fermé le lundi.
Site officiel : https://musee-henner.fr